Le Reuter Institute for Study of Journalism de l’université
d’Oxford vient de consacrer une intéressante étude aux Pure Players
d’information en France, Allemagne et Italie.
La chaleur des hommages rendus à ces start up ne réchauffera pas le moral de
leurs responsables financiers …
Cocorico !
La France sort vainqueur de cette étude, tant par le nombre de start up de
l’information qu’elle a vu naître depuis le lancement d’Agoravox en 2005, que
pour l’inventivité dont ont fait preuve ces nouveaux éditeurs en matière de
modèles économiques.
On a ainsi vu
naître (et parfois mourir) du « tout gratuit », du « tout
payant » et une étonnante variété de modèles mixtes : actualités
gratuites et archives payantes, ou l’inverse ; gratuité ou paiement selon
la profondeur du traitement de l’information ; vente à l’article, au
numéro numérique ou par abonnement ; gratuité ou paiement selon que les
informations sont produites par des journalistes, des experts ou des
internautes ; différences de tarifs selon que l’internaute adhère ou non à
des services ou accepte de communiquer des données personnelles ;
« Paywall », sites hyperlocaux, de type dijonscope.com, tournés vers
les petits annonceurs, etc.
Les choses
sont plus simples dans les deux autres pays étudiés.
En Italie, les
Pure Players d’information se focalisent sur les opinions et les analyses, ce
qui les dote d’audiences qualitatives et fidèles mais les coupe des recettes
publicitaires, les annonceurs recherchant plutôt du volume et des contextes
éditoriaux plus « lisses ».
En Allemagne, les Pure Players d’information ne parviennent pas à émerger face à la puissance des médias traditionnels qui se sont déployés sur Internet.
En Allemagne, les Pure Players d’information ne parviennent pas à émerger face à la puissance des médias traditionnels qui se sont déployés sur Internet.
L’étude du
RISJ pointe cependant 3 dénominateurs communs aux Pure Players d’information
des 3 pays étudiés :
- Le premier est l’excellence journalistique qui
en fait de véritables médias d’influence.
- Le second est un manque cruel de moyens pour
innover et prendre des risques face aux éditeurs traditionnels présents sur le
web.
- Le troisième est l’absence généralisée de modèle économique convaincant, les recettes de publicité demeurant souvent anecdotiques et les recettes de diffusion tardant à décoller (le leader européen serait Médiapart avec 60.000 abonnés payants, ce qui est à la fois beaucoup et peu).
Conclusion de l’étude : l’avenir de ces nouveaux médias
est plus qu’incertain s’ils demeurent de vrais Pure Players centrés sur
l’information. Mais il est plus rose pour ceux qui réussiront à se faire
épouser par un « vieux média » riche, ou s’ils entreprennent de
diversifier leurs activités.
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