Le
3ème « Baromètre Epiceum/Harris Interactive de la Communication
Locale » démontre l’intérêt croissant que portent nos concitoyens à
l’information de proximité qui les concerne directement, mais aussi que les
médias locaux et régionaux ne parviennent pas à répondre aussi correctement à
ces attentes qu’il serait nécessaire.
- Première surprise de ce Baromètre, le média privilégié par 84% des Français pour s’informer sur la vie locale, départementale ou régionale est celui qu’édite la collectivité correspondante, ce bulletin ou magazine que nous trouvons dans nos boîtes aux lettres et dont l’éditorialiste est le plus souvent un élu. A force d’être à l’écoute de leurs concitoyens, nos élus et leurs équipes sont devenus de très bons journalistes !
- Deuxième surprise : non seulement le « média » le plus souvent utilisé en second rang n’en est pas un, mais il est aussi vieux que l’humanité, puisqu’il s’agit « des échanges avec les habitants » (80%), lesquels sont suivis par l’affichage (72%), le plus ancien des médias traditionnels. En matière d’information locale comme ailleurs, les nouveaux médias n’ont pas tué les anciens.
- Troisième surprise : les médias professionnels de proximité enregistrent des scores plutôt décevants : 68% d’utilisation des chaînes de télévision régionales et locales pour s’informer sur ce qui se passe là où l’on vit, 52% pour les radios régionales et locales, 50% seulement pour la presse quotidienne régionale.
- Quatrième surprise : les évolutions depuis 2011 ne sont pas toujours celles que l’on imaginait. Certes, l’utilisation des sites Internet des collectivités progressent de 18 points en deux ans et sont désormais utilisés pour l’info locale par 62% des habitants, mais l’affichage progresse tout autant, la PQR stagne et les médias audiovisuels locaux chutent fortement (- 16 points pour les télévisions locales et régionales, - 9 points pour les radios de proximité), alors même qu’ils ont souvent été présentés comme les remplaçants naturels de l’imprimé.
Si cette étude portait sur l’information locale, elle est aussi « une matière à réflexion » pour tous les autres professionnels des médias. En effet, la notion de « proximité » ne peut être réduite à sa seule dimension géographique, l’information proche et impliquante étant également un enjeu dans les univers des centres d’intérêt, des opinions, ou encore des métiers.
Votre constat (je le partage !) que le bulletin ou le mensuel municipal, et, dans une moindre mesure le site internet municipal, sont les moyens préférés des habitants pour s'informer sur la vie locale, devrait nous interpeller sous un autre angle quant à ses conséquences...
RépondreSupprimerAvec le développement des médias interactifs, les politiques se glosent depuis quelques années de l'idée de "démocratie participative".
Reconnaissons tout d'abord que les sites municipaux proposent tous, plus ou moins caché, un forum ou leurs électeurs, ont la possibilité de s'exprimer.
Cependant, ces forums sont le plus souvent la portion congrue et l'alibi de cette soi-disant volonté de démocratie participative. Car les municipalités s'opposent par contre presque toujours aux forums développés hors de leurs communication "officielle".
Quant au bulletins ou mensuels déposés dans nos boites aux lettres, à l'exception d'une page réservée aux autres courants politiques, ils reflètent évidemment exclusivement "la voix de (leurs) maître" !
Nous sommes dans le siècle des NTIC, oui ! Mais, dans l'univers municipal, la réalité de votre constat nous prouve une nouvelle fois que cette démocratie participative a ... encore bien du chemin à parcourir avant de devenir réalité !