De même que les personnes menacées par le surpoids accordent
une confiance immodérée (mais toujours renouvelée) aux régimes que leurs
proposent les magazines, les dirigeants d’entreprises de médias confrontées à l’amaigrissement
de leur CA recherchent des « méthodes » susceptibles de les aider à
aller dans le bon sens. En voici deux, qui ne sont sans doute pas des panacées
mais qui ont le mérite de rappeler des fondamentaux.
« Think big, act fast, keep it simple ». Selon le
cabinet Roland Berger, auteur de l’étude « Télécom,
Médias, Internet : le point de rupture numérique », cette formule
est celle qui a permis au géant des médias allemands Axel Springer de réussir
sa politique de diversification par croissance externe.
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« Think
big »
signifie que toute entreprise de médias qui souhaite se diversifier doit se
focaliser sur des cibles d’acquisition occupant des positions de leader.
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« Act
fast »
rappelle qu’il n’y a pas de développement gagnant avec une politique de petits
pas et que, dans l’époque actuelle, il faut être agressif et exploiter vite et
fort tout ce que permettent les technologies, les marques et les différents
réseaux de l’entreprise (audiences, annonceurs, distribution, communautés …).
-
Enfin « Keep it
simple » souligne la priorité que tout candidat à la croissance
externe doit accorder à l’acquisition ou au développement d’activités proches
de son cœur de compétences.
« People, Product, Profit ». Cette seconde
« formule magique » est celle du groupe Condé Nast, révélée par son
Président français Xavier Romatet dans un entretien au « Nouvel Economiste ».
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« People » est le
mot-clé que les éditeurs doivent avoir en permanence en tête pour se rappeler
qu’ils font des métiers de création et que ce sont les contenus produits par
des journalistes qui fondent leur légitimité. Investir dans les talents coûte
cher. Mais, sans les femmes et les hommes qui font les médias, il n’y a plus de
médias, seulement des supports …
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« Product » nous rappelle
que la vérité est toujours dans le produit, qu’il soit imprimé, en ligne ou
hors média. Les produits pertinents ont un coût, mais cet investissement est
impératif face à l’hyper concurrence et à la gratuité.
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« Profit »
est
un mot qui dérange en France, où l’on préfère parler des médias sous l’angle de
la culture ou de la démocratie. Condé-Nast, groupe d’origine américaine,
l’assume totalement. Mais, comme le souligne Xavier Romatet, « le profit est la conséquence de la
stratégie, pas la cause (…) Il faut gagner de l’argent, bien sûr, mais la
valeur numéro 1 reste l’exigence de qualité sur le long terme ».
Aucune de ces formules ne vous satisfait totalement ?
Normal, car elles sont comme ces recettes de cuisine qui ne nous satisfont que lorsque nous y avons ajouté la fameuse « touche personnelle ».
A chacun de trouver les bons ingrédients et les bons dosages.
Je préfère à tout cela la simple préoccupation de la triple bottom line, "People Planet Profit" chère à l'économie durable : conjuguer équité sociale, protection de la planète et recherche du profit, c'est possible et ça devient la formule gagnante de bcp d'entreprises
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