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En
France, les e-books ne représentent que 0,6 % du marché global du livre, alors
plus de 100.000 œuvres sont disponibles en format numérique, que 3,6 millions
de tablettes (contre 1,5 million en 2011) et 300.000 liseuses ont été vendues
en 2012 et que 41 % des possesseurs envisagent de lire des e-books. La presse
commence à comprendre qu’elle a une carte à jouer.
Bien sûr, les
ventes de e-books en France ont progressé de 80% entre 2011 et 2012 et le CA
des livres numériques pourrait représenter 3% du marché du livre en 2015. Mais nous
sommes très loin des Etats-Unis où un livre vendu sur cinq l’est en format
électronique, ou de la Grande-Bretagne où les e-books représentent déjà 13% des
ventes.
Les raisons sont
connues : des prix souvent supérieurs à ceux des livres de poche
qu’expliquent les différences de TVA et le désir des éditeurs de maximiser
leurs marges ; le souhait légitime des professionnels de préserver le réseau
des libraires ; la difficulté de promouvoir les e-books sans budget
publicitaire ni mise en avant dans les points de vente.
Sans bruit, les
éditeurs de presse testent le marché. En 5 ans, Médiapart.fr a publié une
trentaine de e-books sur différents sujets d’actualité ;
« Sud-Ouest » s’est lancé il y a 2 ans sur le thème du rugby et vient
de transformer l’essai avec « L’affaire Cahuzac » ;
« Libération » a publié l’année dernière 5 livres numériques dédiés à
la présidentielle ; « Le Figaro » est en pleine promotion d’un
livre numérique consacré aux débats sur le mariage homosexuel ;
« Paris Match » fait le buzz avec un e-book consacré à son enquête
sur le tableau « L’origine du monde » ; Atlantico.fr fête son
deuxième anniversaire avec le lancement, en partenariat avec les éditions
Eyrolles, d’une collection originale de résumés de livres conçus pour mobiliser
30 à 50 minutes d’attention …
Ces initiatives de
la presse et des Pure Players généralistes doivent être suivies de près par les
éditeurs plus spécialisés, qu’ils soient grand public ou tournés vers des
cibles professionnelles.
Ils disposent en
effet de contenus experts qui peuvent être repackagés, travaillent avec des
journalistes qui peuvent devenir auteurs et peuvent faire de la vente directe via
leurs supports imprimés et leurs bases de données.
Comme les médias
d’information, ils peuvent adopter des politiques de prix bas, proches de ceux
des applications qui ont pour défaut de ne se vendre qu’une fois ; les
e-books créés à partir de contenus pré-existants sont commercialisés entre 1,90
et 3 euros et les inédits que prépare Atlantico.fr seront proposés à 6 ou 7
euros.
Enfin, pour ces
éditeurs spécialisés, l’offre de e-books peut s’élargir aux ouvrages numériques
conçus par d’autres, via leurs e-boutiques, et à la diffusion de « livres
blancs » conçus par les annonceurs désireux de communiquer à partir de
contenus informatifs.
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