Pour tous les médias traditionnels, « agir comme si les difficultés n’étaient que conjoncturelles – gérer l’avenir immédiat, rationnaliser les coûts, etc – est vain ».
Cette douche froide de rentrée nous est administrée par le cabinet Xerfi-Precepta dans une étude qui, à défaut de nous rassurer, a pour intérêt d’être une véritable « matière à réflexion ».
Dans son étude
« Les médias face à leurs
marques », Xerfi-Precepta rappelle sur la période 2007-2012, le CA
cumulé de la presse, de la radio et de la télévision en France a connu son
apogée en 2007 avec 20,3 milliards d’euros, puis régulièrement régressé pour
atteindre à 19,8 M€ en 2012. Ce n’est certes pas brillant, mais faut-il pour
autant en conclure comme l’auteur de cette étude que « les médias traditionnels sont entrés dans une phase de
décroissance et de déclin irréversible » qui met en jeu « rien moins que leur survie dans les
prochaines années » ?
Deux arguments
sont avancés :
- Le premier est l’érosion des recettes publicitaires des médias traditionnels, qui baissent de 4,7% entre 2007 et 2012, et dont l’impact est naturellement plus fort pour les médias qui n’ont pas de recettes de diffusion, toutes les radios, la majorité des télévisions mais une minorité de la presse.
- Le second argument est la mauvaise tenue des audiences des médias traditionnels qui stagnent ou régressent, vieillissent, se défidélisent et tendent à accéder de plus en plus aux contenus via Internet.
Pour Xerfi-Précepta, ces tendances lourdes imposent une « feuille de route » aux éditeurs de médias traditionnels face à Internet : le développement à marche forcée de stratégies de marques permettant de « vendre du contexte et non du contact (…) pour ne pas se voir imposer le modèle de l’achat d’audience promu par l’écosystème des ad-exchanges et du real-time bidding ».
Les fidèles de
ce billet auront compris que nous ne pouvons qu’être d’accord avec cette
analyse, même si, instruits par l’histoire, nous ne faisons pas partie de ceux
qui croient à «l’irréversibilité »
des évolutions profondes que nous constatons.
Oui, la
plupart des médias ont des atouts qui sont ceux des marques fortes et
créatrices de valeur : la notoriété, l’identité, la valeur d’usage, la
capacité à créer et animer des communautés et à se diversifier au-delà du
métier d’origine.
Oui, les marques médias traditionnelles doivent se déployer sur tous les supports, notamment numériques. Et elles doivent le faire dans l’objectif d’y occuper une place majeure si l’on réfléchit bien à l’analyse de Xerfi-Précepta selon laquelle la magnifique marque de presse écrite qu’est « Elle » souffrira rapidement d’être une marque digitale mineure face à aufeminin.com.
Oui, le temps est venu de sortir de la tactique et du court-termisme pour se projeter dans le temps long de la stratégie, et y consacrer le temps et les moyens nécessaires.
Oui, les marques médias traditionnelles doivent se déployer sur tous les supports, notamment numériques. Et elles doivent le faire dans l’objectif d’y occuper une place majeure si l’on réfléchit bien à l’analyse de Xerfi-Précepta selon laquelle la magnifique marque de presse écrite qu’est « Elle » souffrira rapidement d’être une marque digitale mineure face à aufeminin.com.
Oui, le temps est venu de sortir de la tactique et du court-termisme pour se projeter dans le temps long de la stratégie, et y consacrer le temps et les moyens nécessaires.
Ultime
conviction, qui n’engage que Seprem Etudes et non Xerfi-Precepta : oui,
malgré une érosion publicitaire plus importante (- 9,96% entre 2010 et 2012
selon la Direction Générale des Médias et des Industries Culturelles du
Ministère de la Culture), les marques de presse écrite ont plus d’atouts que
les autres médias traditionnels, car elles sont plus affinitaires et expertes
et sont liées à leurs utilisateurs par des « contrats de lecture »
encore majoritairement payants.
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