jeudi 31 mai 2012

Les « Action Code », un nouveau pont entre les supports imprimés et le web

(MàR#129)


On remarque les « QR Code » parce qu’ils ressemblent à des toiles de Vasarely ou à d’étranges labyrinthes. Mais comme ils ont un air de famille avec les codes-barres, les consommateurs ont mis du temps à se sentir concernés. C’est terminé, du moins aux USA où les éditeurs de presse et leurs annonceurs les utilisent de plus en plus comme point d’accès à des informations et services enrichis.

Le code QR, abréviation de « Quick Response », est né au Japon en 1994 du besoin de suivi des pièces de voitures dans les usines Toyota. Il fait partie de la famille des « Action Code », qui comprend aussi les codes barres, Snap Tags, Microsoft Tags et autres Spyder Lynk permettant d’accéder rapidement et simplement (Smartphones, webcams …) à des informations et services de toutes sortes : connexion à un site, mémorisation d’une adresse Internet, paiement en ligne, déclenchement d’un appel téléphonique ou d’un envoi de SMS, etc.

Aux USA, les « Action Code » sont de plus en plus présents dans la presse imprimée, comme l’indique une étude de l’agence Nellymoser citée par « Influencia » : durant les 3 premiers mois de 2012, les 100 premiers magazines américains ont publié 1.365 codes, contre 352 seulement pour la même période de 2011.
En moyenne, chaque numéro des magazines étudiés comprenait 4,9 « Action Code » à vocation rédactionnelle ou publicitaire et 8,2% des publicités étaient « codées ». Les familles de presse les plus en pointe étaient les féminins (24 pages codées dans « Glamour » pendant la Fashion Week !), la presse maison-déco et les magazines automobiles et sportifs.

Grâce aux « Action Code », les médias imprimés enrichissent l’information et l’expérience proposée aux lecteurs en leur permettant d’accéder à des vidéos (35% des offres, -9% par rapport à 2011), d’acheter en ligne (21%, +2%), de s’inscrire pour recevoir des informations (20%, -3%), de se connecter à un média social (18%, +2%), de localiser un point de vente (11%, sans changement), de bénéficier d’un coupon de réduction (8%, -1%), de visiter une galerie photo (7%, -1%) ou de télécharger un document, un mode d’emploi ou une recette (7%, +2%).

Difficile de savoir où nous en sommes en Europe. Selon ComScore,14,2 millions d’utilisateurs de Smartphones parmi tous les possesseurs français, allemands, italiens, espagnols et anglais auraient scanné un « Action Code » en 2012, ce qui est relativement peu. Mais, selon TNS, 42% des mobinautes français se seraient livrés à cet exercice d’interactivité en 2011, ce qui est beaucoup.

Quoi qu’il en soit, il est temps pour les éditeurs de s’intéresser aux « Action Code » pour au moins 2 raisons. Tout d’abord parce que ces codes ne peuvent exister que sur les supports imprimés. Ensuite, parce que ce sont les « Action Code » proposés par la presse qui, selon ComScore, sont le plus souvent scannés (50,9% des cas), loin devant ceux qui figurent sur les packagings (38%) et les affiches et flyers (28,1%).