jeudi 11 juillet 2013

9 nouvelles façons de toucher les lecteurs

(MàR #178)

Pendant les vacances, on retrouve le temps et le plaisir de lire des journaux, des magazines et des livres, imprimés et de plus en plus en format numérique. Voici 9 nouvelles façons d’accéder à la lecture qui sont autant d’exemples à méditer pour la rentrée.

  • Relay séduit la « génération Y ».
    Que faire en attendant son train ou son avion, sinon fureter dans un Relay ? L’enseigne teste actuellement un nouveau concept doté d’un « bar numérique » où les technophiles vont trouver des liseuses, des magazines en version digitale, du Wi-Fi 3G et des points de rechargement pour les outils nomades.

  • Air France passe à l’iPad.
    Finies les bousculades autour des présentoirs à journaux et magazines avant d’embarquer. Du moins pour les voyageurs abonnés et équipés d’iPad qui peuvent désormais télécharger gratuitement une sélection de magazines dès 24 heures avant leur vol et jusqu’à l’heure du départ, pour les consulter avant, pendant et après leur vol.

  • Les guides de voyages numériques financés par la pub, c’est parti !
    Bien sûr, vous pouviez déjà lire Zola gratuitement en version numérique, mais l’évasion littéraire ne remplace pas toujours l’évasion tout court. Cocorico ! Grâce à l’entreprise française Epub&pub, vous pouvez désormais découvrir Milan avec Léonard de Vinci en téléchargeant gratuitement la version financée par la publicité d’un e-guide de voyage, par ailleurs disponible en version payante et sans pub sur Amazon et AppleStore.

  • La presse tente le « Drive » avec Cora.
    Eviter les bouchons de caddies après ceux de l’autoroute est un rêve fou qui devient réalité pour les vacanciers qui séjournent à proximité de grandes surfaces proposant de prendre livraison de commandes faites par Internet. Cet été, Presstalis et MLP se sont associés à 3 magasins Cora pour ouvrir à la presse le catalogue en ligne de l’enseigne.

  • L’amour à l’essai.
    Envie de rêver face à la mer ou dans la solitude estivale d’un bureau transformé en sauna ? C’est possible sans dépenser un euro, grâce au site decouvrirharlequin.fr qui permet de télécharger gratuitement 10 romans sentimentaux de l’empereur du genre. Pour mémoire, à son arrivée en France, Harlequin avait choqué tout Saint-Germain-des-Prés en échantillonnant ses ouvrages dans les barils de lessive. Avec le succès que l’on sait.
 
  • « Un café et le journal, s’il vous plait ! »
    Si vous passez vos vacances aux USA, les Starbucks Coffee vous offrent la possibilité de lire chaque jour gratuitement 15 articles du « New York Times » sur votre tablette. L’enseigne se différencie avec un service exclusif et le quotidien se fait connaître et augmente son audience.

  •  Ne payer que les pages lues, c’est possible.
    Totalbook adapte le « Pay per View » aux e-books. Vous ne payez que les pages sur lesquelles vous êtes restés plus de 10 secondes. Gare à la sieste !

  • McDonald’s nourrit l’esprit.
    En mai 2012, la célèbre enseigne de fast food offrait aux petits Français avec ses menus enfants 4 petits livres illustrés réalisés par Nathan. Depuis le début de l’année et jusqu’à fin 2014, c’est au Royaume Uni qu’il faut aller pour trouver des livres pour enfants avec les menus Happy Meal. Au delà de la surprise, il s’agit d’une opération exemplaire : la lecture est le loisir préféré des enfants après la TV (Ipsos 2012), les parents ont bonne conscience et l’enseigne se dote d’une nouvelle mission sociétale.

  • Un e-kiosque pour les magazines gratuits.
    Freekioskmag.com est le nouvel ami des éditeurs de magazines gratuits à centres d’intérêt auxquels il propose de compléter leur diffusion physique par une diffusion sur tous les ordinateurs, tablettes et mobiles. Plus de 200 titres en français, anglais, espagnol, polonais, chinois et même slovène sont déjà disponibles.

Bel été à tous nos lecteurs et rendez-vous le 29 août...

jeudi 4 juillet 2013

La presse territoriale ne sait pas parler d’elle

(MàR#177)

Parce qu’ils sont éparpillés sur tout le territoire, les médias des collectivités locales font peu parler d’eux, que ce soit individuellement ou en tant que famille de presse distincte des médias d’information traditionnels comme des médias d’entreprises. Dommage, car ils gagnent à être connus.

Lors de la 15ème cérémonie de remise des Prix de la presse territoriale organisée par la dynamique association Cap’Com, un des intervenants (Pierre Geistel) s’est autorisé à disperser un peu de poil à gratter verbal en procédant à une analyse des fiches de candidature remplies par les responsables des 126 publications candidates.

Le mot magique « moderne » apparaît 57 fois, suivi par « inciter à lire » et « simplicité », à égalité avec 52 présences dans les fiches analysées, puis par « lien social » et « logique de proximité » (37 fois chacun) ou encore « dynamique » (29 citations). Pour ce qui concerne l’illustration et la forme, 78 des 126 candidats affirment « faire la part belle aux visuels » et publier « des images fortes qui parlent », 17 revendiquant des maquettes « sobres » et/ou « épurées ».

De deux choses l’une : 

  • soit les responsables de communication des collectivités locales sont des adeptes de l’eau tiède et leurs magazines sont à l’image des présentations qu’ils en font ; 
  • soit ils sont bien meilleurs journalistes que communicants et desservent leur travail en utilisant un vocabulaire qui ne décrit ni n’évoque plus rien à force d’avoir été mis à toutes les sauces du conformisme et de la bien pensance.

L’analyse des publications primées (chacun son tour et, après tout, c’est notre métier !) démontre que c’est la seconde hypothèse qui est la bonne.

Les médias territoriaux sont en effet très performants, car ils parviennent à concilier les contraires :  

  • Ils doivent informer de la façon la plus pratique et factuelle qui soit ET communiquer, c’est-à-dire illustrer et tenter de faire partager les positions d’une majorité politique. 
  • Ils sont dans l’obligation de concerner le plus grand nombre ET d’être utiles aux jeunes comme aux seniors, aux célibataires aussi bien qu’aux familles, aux sportifs autant qu’aux passionnés de culture. 
  • Ils doivent vulgariser sans déformer ET permettre d’approfondir l’information sans être abscons. Etc.


A bien y regarder, cette famille de médias est la seule à être soumise à tant d’obligations. La PQR et les grandes chaines TV ne traitent que de ce qui concerne le plus grand nombre ; les news ne s’adressent qu’aux cadres ; les magazines, radios et sites à centres d’intérêt ne parlent qu’à des communautés ciblées ; la presse politique parle à son camp ; les médias d’entreprises privilégient le discours de communication, etc.

Cette singularité de la presse territoriale fait sa richesse et sa force. Dommage qu’elle n’ait pas encore trouvé les mots pour le dire.